Allar : une famille d'artistes

 Stanislas Gaudensi Allar est né le 7 février 1841 à Toulon, Benoît son père est   pompier de la marine à l'arsenal de Toulon  où lui même commence comme apprenti, il s'embarque ensuite comme mousse puis deveint typographe chez un imprimeur.

Benoit est issu d’une lignée de paysans qui, comme leurs semblables, se déplaçaient pour trouver du travail. C’est ainsi qu’en remontant le temps Benoît est né au Castellet, son père Henry né à Brignoles décédé à La Crau d'Hyères, son grand-père Joseph  né à Brue Auriac - marié à Bras - décédé à Brignoles, l’AGP Henry né à Brignoles, , l’AAGP Jean Baptiste né à Seillons source d’Argens marié à Brue Auriac décédé à Bras, l'AAAGP Antoine né à Seillonssource d'Argens marié à Esparron en 1693. .

(Le patronyme est encore écrit Allard en 1805 sur l'acte de naissance du père " Benoît " au Castellet mais disparait sur son acte de mariage à Toulon en 1838, la descendance s'écrira ensuite Allar.)

Le cours de sa vie change grâce à la construction de la nouvelle cathédrale de la Major à Marseille. Son oncle François Tallon y est inspecteur des travaux de construction et propose à Gaudensi de le rejoindre, il entre alors à l'école des beaux arts de Marseille.

André Joseph son cadet est né à Toulon le 22 août 1845. Après avoir travaillé dans la même imprimerie que son frère et  doté de talents pour la gravure et la sculpture il est embauché par une entreprise de sculpture toulonnaise. Il entre ensuite avec son frère à l'école des beaux arts de Marseille, puis à l'école des beaux arts de Paris.

André recevra le Grand prix de Rome en 1869, sera élu à l'Académie des beaux arts section sculpture et membre correspondant de l'Académie de Marseille.

De nombreux particuliers, diverses villes à travers la France font appel à lui. Marseille lui doit des sculptures à la cathédrale de la Major, au palais Longchamp, au musée des beaux arts, les sculptures de la fontaine de la place Estrangin et celles de la fontaine place Castellane financée par le riche marbrier Jules Cantini.

Il est aussi l'auteur du groupe " Jeanne et ses voix " placé sur le parvis du village de Domrémy.

André décède le 11 avril 1926 à Toulon, d'une chute sur un chantier.

Gaudensi, dans le même temps devient un proche collaborateur d' Henri Jacques Espérandieu (l'architecte de Notre Dame de la Garde). «  Sous la direction de ce dernier, il est conducteur de travaux du palais Longchamp à Marseille. En 1869 il obtient le premier prix au concours public ouvert par la société académique du Var pour la rédaction de projets de villas pour le midi de la France. En 1881 il obtient la grande médaille de l’architecture privée décernée par la Société Centrale des Architectes Français. Enfin en 1884 il reçoit une mention honorable au concours des bâtiments scolaires organisé par l’État sous la présidence de Jules Ferry. « (source : e-monument.net)

Le 7 juillet 1904 il devient membre de l'Académie de Marseille.

On lui doit diverses réalisations dont le musée d'art de Toulon, le foyer d'accueil pour femmes indigentes 15 rue Honnorat à Marseille, la chaire de l'église Saint Charles rue Grignan, l'architecture du monument des Mobiles en haut de la Canebière.

Certaines œuvres réunissent les deux frères, Gaudensi pour l'architecture, André pour la sculpture, comme l'immeuble Chave, l'école de commerce de Marseille au 148 rue Paradis, la fontaine de la Fédération à Toulon, le monument funéraire de Lazare Bonnet au cimetière Saint Pierre. Gaudensi Allar a également participé à la réalisation de la fontaine de la Place Estrangin en prenant la suite de l'architecte créateur Joseph Lentz au décès de celui-ci ; il a donc été amené à travailler avec son frère André pour cet ouvrage.

Stanislas Gaudensi Allar décède le 22 août 1904 dans sa maison du quartier de Bonneveine.

Il avait épousé Marie Louise Amélie Barbey le 7 décembre 1865 à Marseille ; ils ont eu 3 fils ;

Paul Théophile André 1868-1930 qui sera architecte et prendra la succession de son père au cabinet d'architecture.

Edouard Louis 1873-1936 ingénieur sorti de l'Ecole centrale des arts et manufactures, qui débute comme secrétaire de Gustave Eiffel et se spécialise dans les grands travaux métalliques.

On lui doit notamment la conduite de grands chantiers tels que le viaduc du Métropolitain et des caissons pour le passage des rames sous la Seine à Paris, le service technique de la Tour Eiffel, l' ossature métallique de la «  halle Lustucru «  pour l’Exposition coloniale de Marseille en 1906, ossature qui sera ensuite transportée jusqu'à Arles, des chantiers au Portugal (pont de Figueira da Foz), à la Guadeloupe et à Saïgon.

Fernand Joseph Marie né le 11 janvier 1871 à Marseille, sera architecte et entrepreneur.

Divers projets importants sont confiés à son entreprise parmi lesquels je retiens pour Marseille : l'Hôtel de Noailles sur la Canebière, la coupole du four crématoire municipal, le magasin La belle jardinière, une villa pour son père, certains des ouvrages réalisés par son entreprise ont eu pour architecte Gaudensi Allar son père (les chantiers à partir de ce lien)

https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/rech/terme/resultats?type=prota&insert=19805&termevoc=Allar+et+Compagnie%2C+Fernand

Le 21 février 1897 Fernand épouse Angéline Charlotte Louise Galli, fille d'un bijoutier horloger d'origine italienne, qui 1890 à 1896 a fréquenté l'école des beaux arts de Marseille, l'un de ses professeurs la considérait comme son élève la plus douée. Elle a présenté des aquarelles aux expositions de l'association des artistes marseillais mais a mis un terme à sa vie publique d'artiste pour se consacrer à ses trois enfants après la naissance de sa fille Marguerite.

Marguerite Elisabeth Gaudensie Allar est née à Marseille le 1er août 1899. Sa mère lui enseigne le dessin, puis elle suit les cours de Jean Patricot à l'Académie nationale des Beaux Arts.

Le 3 octobre 1922 elle épouse Jehan Urtin, négociant d'origine niçoise ; de cette union nait une fille Régine. Ils divorcent en 1928.

Dès lors elle participe à des expositions d'artistes provençaux, à divers Salons à Paris, expose dans les galeries marseillaises, reçoit de nombreuses commandes (parmi lesquelles des dioramas pour la Chambre de commerce de Marseille) réalise des portraits pour la haute société marseillaise, peint des paysages provençaux ou orientaux, des natures mortes, des scènes de la vie populaire.

Elle consacre beaucoup de temps à l'enseignement : le dessin au pensionnat Sévigné tout d'abord puis l'histoire de l'art à l'école des Beaux Arts de Marseille à partir de 1957. Elle a également ouvert en 1945 l' Académie Marguerite Allar dans son atelier du quai de Rive neuve pour y enseigner le dessin et l'histoire de l'art. En 1953 le Comité du Vieux Marseille lui décerne le prix Desplaces.

Elle est décédée à Marseille le 22 janvier 1974.

Marguerite Allar a été mon professeur d'histoire de l'art, passionée, très pédagogue ; à son retour d'Egypte elle nous avait raconté, fait partager son voyage , j'ai adoré être son élève !

 Marie Louise BICAIS Marseille 27 mars 2020