La carreto ramado

L’Eté, les vacances, la saison des fêtes traditionnelles.

Chez nous, en Provence, tout au long de l’Eté, dans de nombreux villages et plus particulièrment dans la région des Alpilles, on voit défiler «  la carreto ramado « 

Saint Eloi, patron des orfèvres est également celui des maréchaux ferrants, en fait il est le Saint protecteur de tout ce qui se rapporte au transport : muletiers, rouliers, agriculteurs avec la charrue et la bête de trait.

La fête s'est déplacée de l'hiver à l'été et chaque dimanche de juin à septembre est jour de ramado en un village différent.

A cette occasion on fait défiler dans le village la carreto ramado, la charrette ramée qui honore tout à la fois Saint Eloi, le cheval de trait et les récoltes.

Un ou deux jours avant la fête on prépare la charrette ; on lui mettra une armature de roseaux sur laquelle seront fixés des branchages de verdure, des fleurs, des légumes.

Le matin de la fête on met en place l'attelage ; la richesse de la charrette se voit au nombre de chevaux ou de mulets qui peut aller jusqu'à cinquante voire plus.. Puis elle se dirige vers l'église où sera célébrée la messe avec le sermon en Provençal ; ensuite le prêtre bénira la charrette, l'attelage, les fanions de papier aux couleurs de la souciéta qui sont fixés sur la charrette et les chevaux. Elle peut alors parcourir la rue principale du village, d'abord au pas, puis le rythme s'accélère, les chevaux partent au galop, guidés chacun par un conducteur qui se tient sur son côté gauche. Dans les virages ça peut être périlleux !

Le parcours de la charrette est aussi accompagné par des groupes de musiciens avec fifres et tambourins, par le claquement des fouets des «  fouetaïre «, par les Arlésiennes en costume, - la reine d’Arles est parfois présente.

                                                                                 à Maillane

Quelques mots sur la reine d’Arles :

La première fut élue en Avril 1930 lors de la célébration des 100 ans de Frédéric Mistral.

Elle est élue pour 3 ans sur des critères précis : connaissances en histoire, littérature, architecture, traditions et langue provençale.

Elle joue un rôle public, participe aux cérémonies officielles, accueille les visiteurs illustres, est une ambassadrice du pays d'Arles et de la Provence en France et à l'étranger.

" La charrette ramée exige des préparatifs soigneusement ordonnés. Chaque village concerné a sa souciéta qui choisit les dates et les programmes.La fête se prépare des mois à l'avance. Des baïles sont élus qui sont chargés de faire en sorte que la confrérie ait le plus belle charrette et le plus grand nombre de mulets ou de chevaux...De tous temps les mulets ont été honorés et respectés et les muletiers, personnages assez hauts en couleurs, joviaux et bons buveurs, avaient coutume, tout au long de l'année, de les harnacher de façon pittoresque...des pompons rouges soutachés de bleu, des grelots et des clochettes qui luisaient au soleil, et sur le milieu du front une plaque de cuivre ornée de devises humoristiques...La coutume semble venir des Maures qui caracolèrent si souvent sous les remparts des villages perchés. D'où le nom de " sarrazine "accordé à cette mode qui multiplie les brides ornées de miroirs et plumets, ces émouchettes de soie, ces housses brodées et jusqu'à ces " mourrau " ces sacs en filets suspendus à la tête des bêtes de somme dans lesquels on leur donne le picotin d'avoine. "

Jean Paul CLEBERT : Les fêtes en Provence

 Video : la carreto ramado à Eyragues