Saint Martin

 Peut être construite au XIe siècle, c'est en tous cas à ce moment qu'elle est mentionnée pour la première fois dans les archives de l'abbaye de Saint Victor, elle était située sur l'emplacement de l'actuelle rue Colbert, à l'intérieur des remparts médiévaux avant 1250

Agrandie en 1475, puis fin XVe/début XVIe grâce à la générosité de Barthelemy Reynaud riche donateur. De 1556 à 1620 - la ville de Marseille fit édifier un clocher qui resta inachevé, sans être surmonté d'une flèche.

Elle était un mélange de style Gothique et Renaissance.

 En 1680, la destruction ordonnée par Louis XIV des remparts de la ville fut profitable à la paroisse qui passa de 6.000 à 20.000 âmes. « Son territoire s'étendait des Aygalades à Mazargues et Bonneveine, en passant par Septèmes, Château Gombert, Saint Julien, les Camoins, Saint Jean du. désert, Saint Loup et sainte Marguerite.

Ces villages avaient bien des églises ou des chapelles pour le service divin mais on n'y faisait ni baptêmes ni mariages, elles relevaient de Saint Martin «  C'est ce que l'on constate en effet lorsqu'on fait des recherches dans les anciens registres de Saint Martin.

De très nombreuses associations et confréries étaient placées sous la protection de l'église Saint Martin.

La paroisse paya un lourd tribut à la peste de 1720 qui s'était déclarée sur son territoire rue de l' échelle. Elle perdit 9.146 paroissiens, les chanoines épuisés par les secours aux malades, mais qui n'avaient pas charge d'âme, finirent par se retirer à la campagne, le curé Martin continuant à assumer sa charge finit par mourir, seul , rejeté par ses ouailles qui craignaient la contagion. Quatre autres prêtres continuèrent à administrer les sacrement aux malades, ils en moururent également.

Pour y suppléer Monseigneur de Belsunce nomma 6 nouveaux bénéficiaires ainsi que 2 vicaires perpétuels. Les anciens chanoines ne purent retrouver leurs charges, deux arrêts des 28 août 1721 et 16 novembre 1723 les en privèrent.

La paroisse reprenait des forces, en 1745 elle comptait 40.000 âmes.

A la Révolution, deux curés de Saint Martin prétèrent serment en 1791. La paroisse fut fermée en 1794 puis réouverte en 1797.

Le comte d'Artois, envoyé par le roi Louis XVIII y fut reçu en grande pompe le 2 octobre 1814.

En 1856 c'est à Saint Martin que Monseigneur de Mazenod reçut le Cardinal Patrizzi, venu pour le baptême du Prince Impérial.

L'église fut détruite en 1887 lors du percement de la rue Colbert  en complément des grands travaux décidés par Napoléon III pour le percement de la rue de la République. Quelques vestiges, dont la statue du donateur Barthelemy Reynaud, sont conservés au Musée d'histoire de Marseille.

Le 16 novembre 1592 un drame s'y était déroulé. L'un des chanoines de la collégiale, Michel Abram y fut assassiné par Henri de Brancolis également chanoine de Saint Martin qui briguait notamment l'attribution du prieuré de Cogolin appartenant à Michel Abram pour en retirer les bénéfices. Il fut aidé dans son forfait par le vicaire Pierre Boyer. Le cadavre de Messire Abram fut retrouvé dans une tombe au pied de l'autel de Saint Roch.

Arrêté, soumis à la torture, dégradé et condamné Brancolis fut brûlé sur le parvis de Saint Martin

 Sources :

L'église paroissiale de Saint Martin par E. de Marin de Carranrais

Le drame de l'église saint Martin par Pierre Bertas

Ordonnance de confrontation de cadavre faite à Henry de Brancolis – Archives Municipales