L'orphelinat du choléra

L’orphelinat dit «  du choléra «  qui se trouvait rue d'Isoard (1er arrondissement de Marseille) fut construit en 1835 à l'initiative d’un prêtre, Eugène de Mazenod (qui sera nommé évêque de Marseille en 1837), assisté des dames de l' Institution de la Providence pour venir en aide à des jeunes filles pauvres ayant perdu leurs parents pendant l'épidémie de choléra.

Celle-ci avait débuté en décembre 1834 suite aux débordements du Jarret et de l’Huveaune et fit 2.576 morts dont certains étaient des réfugiés venus de Toulon (3.431 décès selon une autre source). Il y eut d’autres épidémies de choléra à Marseille et le décompte total des morts est estimé autour de 18.000.

Situé sur la colline Saint Charles l’orphelinat fut édifié sur une propriété de 13.000 m² achetée grâce au soutien de quelques notables Marseillais.

La direction en fut confiée à l’abbé Charles Marie Joseph Fissiaux 1806-1867 un Jésuite qui se consacrait déjà aux œuvres pour les enfants – orphelinats, pénitenciers, maisons de redressement, et qui en conserva la direction jusqu’à son décès.

L’institution La Chanterelle – nom de l’orphelinat du choléra – fut reconnue d’utilité publique en 1872, et se vit confier par la suite l’hébergement d’enfants en danger moral ou physique.

En 2004, les Dames de la Providence cédèrent le site à la Ville de Marseille sous condition de l’utiliser exclusivement à des fins socio-éducatives, vœu non respecté par la municipalité de l’époque qui, après avoir rasé les bâtiments et coupé tous les arbres (caroubiers, cèdres du Liban, eucalyptus, micocouliers) des 1,3 hectares de l’îlot, et malgré «  l’opposition des habitants, de certains élus et des associations du quartier « , céda le terrain à un promoteur immobilier qui y construisit un ensemble immobilier.

Sources : AAPMM - Éliane Richard ouvrage sur l’abbé Fissiaux – Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris – Hypothèses – Association des Dames de la Providence.

Marie Louise BICAIS   Marseille 14 mars 2020