Nos citadelles en plans-reliefs
Réalisées sur place dans les fortifications par des ingénieurs militaires, elles étaient de formes, échelles et techniques de fabrication hétérogènes.
Au milieu du XVIIIe siècle il fut décidé de les harmoniser, deux ateliers de construction furent installés à Béthune à Lille en 1743 puis réunis au Louvre en 1756, pour être finalement logés dans les combles des Invalides en 1777. Endommagés par le déménagement il faudra 20 ans de travail pour les restaurer.
Sous l’Empire, l’art des reliefs connaît un renouveau, on continuera à en construire jusqu’en 1870.
De 1668 à 1870 c’est 260 plans-reliefs représentant 150 sites fortifiés qui ont été construits.
Au fil du temps les techniques se sont développées, améliorées pour que ces maquettents soient la représentation la plus fidèle possible des sites : matériaux pérennes, relevés des courbes de niveau, informations sur l’architecture, la topographie, les paysages (on réalise des aquarelles pour mémoriser les couleurs), divers corps de métiers y ont contribué : ingénieurs géographes, topographes, menuisiers-modeleurs, coloristes.
C’est donc aux Invalides que l’on peut admirer cette collection d’une centaine de plans-reliefs (enfin la plus grande partie de la collection, car 15 d’entre eux représentant les places fortes de la frontière du Nord-Est de la France, de Belgique et des Pays Bas, ont été transférées en décembre 1985 au Musée des Beaux Arts de Lille. Suite aux protestations soulevées par ce déménagement, une convention a été signée le 2 octobre 1987 définissant que ces maquettes restent propriété de l’État et sont seulement en dépôt à Lille ! )
Plusieurs citadelles provençales ont ainsi été modélisées, les voici:
Antibes :
Le Fort carré date du XVIe siècle, Vauban imagine de nombreuses modifications dont peu seront réalisées
Plan-relief réalisé en 1754.
Dimensions : 4,77 x 3, 55 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Iles de Lérins, le Fort Royal de l’île Sainte Marguerite
les iles appartenant à l’Espagne sont prises par la France en 1637.
Vauban renforcera le fort qui servira de casernes et de prison.
Plan-relief réalisé en 1728.
Dimensions : 1,61 x 1,40 m - Matériaux : Bois, papier, soie, métal, peinture
La citadelle de Saint Tropez
sur les hauteurs de la ville, ses fortifications permettaient dès le XVIe siècle de défendre les côtes françaises contre les pirates, les corsaires et l’empire ottoman.
Plan-relief réalisé en 1716.
Dimensions : 1,58 x 1,40 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Toulon
Les romains y sont installés dès le 1er siècle.
Souvent attaquée et pillée par les Sarrasins la ville décide au XIIe siècle de se doter de fortifications en pierres sèches. L‘enceinte est renforcée au XIIIe siècle. En 1514 Louis XII fait construire la Tour royale, en 1589 les fortifications sont agrandies.
En 1666 Louis XIV désigne Toulon comme « grand port de guerre du Levant « et, dès 1679 Vauban entame un grand projet de fortifications qui se poursuivra pendant près de 20 ans.
Plan-relief de la ville de Toulon réalisé entre1796 et 1800.
Dimensions : 6,61 x 4,26 m – Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Le Fort Lamalgue dont la construction fut ordonnée par Louis XV en 1764 fut achevé en 1792. Il a surtout servi de prison pour prisonniers politiques jusqu'en 1853, ou pour militaires officiers ou simples soldats ayant fait preuve d'insubordination. Il est aujourd'hui utilisé par la Marine nationale.
Plan-relief réalisé en 1800.
Dimensions : 0,49 x 0,41 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Le Fort d’Artigues ou Lartigue
constuit en 1708 au sud-est du mont Faron achevé en 1710 il porte le nom d’un maître-boulanger propriétaire du terrain sur lequel il fut édifié. Il fut détruit par un bombardement de l’artillerie française le 25 août 1944, seuls quelques pans de l’enceinte subsistent dans une propriété privée.
Plan-relief réalisé en 1800.
Dimensions: 0,49 x 0,41 m - Matériaux : Bois, papier, soie, métal, peinture
Le Fort des Pomets
construit à dater de 1748 au Nord Oues du mont Faron afin de protéger Toulon d’une offensive austro-hongroise dans le cadre de la guerre de succession d’Autriche, la ville ayant, dans le passé, déjà subi les assauts des troupes savoyardes par ce passage de la vallée du Las.
Plan-relief réalisé vers 1750.
Dimensions: 1,13 x 1,07 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal
La Seyne: le Fort Balaguier ou Tour Balaguier
il fut édifié en 1636 dans le but de protéger la rade de Toulon des intrusions de l’Espagne, de l’Angleterre ou de la Hollande. Il fait partie d’un ensemble de tours défensives décidé par Richelieu sur les côtes de Provence.
Plan relief réalisé en 1800.
Dimensions : 0,49 x 0,41 m - Matériaux: bois, papier, soie, métal, peinture
Marseille
Le Château d’If
Sa construction fut décidée par par François Ier revenant en 1516 après Marignan et notant que la ville est mal protégée des invasions. Il fallut attendre 1524 et une attaque de Charles Quint pour que les premiers murs soient élevés, le fort fut terminé en juiller 1531. Il devait également couvrir les sorties et le mouillage de la flotte des galères royales. Il servit également de prison jusqu’en 1871.
Plan-relief réalisé en 1681
Dimensions: 1,58 x 1,39 m – Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Le Fort Saint Nicolas
En 1660 Louis XIV prend possession de la ville, désarme ses habitants, retire les canons des remparts, désigne le chevalier Nicolas de Clerville ingénieur des bâtiments du Roi pour faire élever dans un site stratégique une citadelle permettant de surveiller à la fois la ville et l’entrée du port.
Vauban, en inspection à Marseille en mars 1679 se montre fort critique envers cette construction qu’il touve plus ornementale que défensive et efficace.
Plan-relief réalisé vers 1754
Dimensions : 1,45 x 1,33 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal
Briançon
Un ensemble de fortifications projetté par Vauban lors de ses passages en 1692 et 1700, une importante partie des ouvrages a été faite après sa mort et jusqu’en 1734 en respectant ses principes.
Plan relief réalisé entre 1731 et 1736
Dimensions : 7,90 x 5,56 m – Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Mont Dauphin
Construite à partir de 1693 suite au raid effectué l’année précédente par Victor Amédée II duc de Savoie, c’est le type même des citadelles Vauban.
Plan-relief réalisé en 1709
Dimensions : 3,42 x 2,90 m - Matériaux : bois, papier, soie, métal, peinture
Embrun
Les archevêques seigneurs d’Embrun depuis le IVe siècle ont fait construire les premières fortifications afin de se protéger des invasions (les Lombards, les Maures, les Huns).
Le palais fortifié des Dauphins (souverains indépendants du Dauphiné) est transformé en citadelle en 1349 après l’annexion du Dauphiné au royaume de France. Devenue un haut lieu du Protestantisme elle est démolie en 1599 mais l’enceinte en est conservée.
Au XVIIe siècle Embrun possède une double enceinte qui ne suffit pas en 1692 à repousser Victor Amédée de Savoie, c’est pourquoi Vauban élabore un projet d’amélioration qui ne sera réalisé qu’en partie pour des raisons financières.
Plan relief réalisé vers 1701
Dimensions: 3,43 x 3,37 m - Matériaux : Bois, papier, soie, métal, peinture
Sources : Musée des plans-reliefs, Hôtel des Invalides.