La Belle de mai
Au début du XIXe siècle c’était un quartier de villégiature pour les notables marseillais et à la fin du siècle il était devenu un quartier ouvrier avec l’implantation de la raffinerie des « Sucres Saint Charles « sur le site de laquelle s’installa en 1868 la Manufacture des tabacs dont l’activité cessa en 1990.
Un projet de réhabilitation en 1992 en fait le site bien connu sous le nom de « La friche de la Belle de mai « et en 1994 la Ville de Marseille acquiert la partie de la Manufacture du XIXe siècle pour en faire un pôle patrimonial comprenant les Archives municipales, le Centre Inter-régional de Conservation et Restauration du Patrimoine et le Fonds Communal.
Situé derrière la gare saint Charles, ce quartier a inspiré une chanson à Pierre Mac Orlan
https://www.youtube.com/watch?v=qCB2WMRg9Ig
La Belle de mai c’est aussi une fête.
Toutes les civilisations ont célébré chaque année le renouveau de la nature, les Romains, les Grecs, les Celto-Ligures célébraient Maïa déesse de la fertilité et du printemps, ici on élevait l’arbre de mai, là les amoureux plaçaient un rameau ou un bouquet à la porte de leur bien-aimée, là encore on offrait à une jeune fille « le mai « un rameau d’aubépine, chêne, tremble ou épineux (l’essence choisie était adaptée au caractère de la jeune fille)
En Provence on fêtait « La Maio « ou Bello Maio, la Belle de mai.
Le premier jour de mai les fillettes du lieu se réunissaient pour élire la Reine de mai, la plus jolie d’entre elles bien entendu. Revêtue de blanc, couronnée de fleurs elle était installée à un angle de rue sur un siège de verdure devant une table recouverte d’un linge blanc.
Autour d’elle ses compagnes chantaient et tendaient aux passants une corbeille pour recevoir quelques sous « dounas quaucarèn a la bello maio qu’a tant bono gràci coume vous ! « Donnez quelque chose à la belle de mai qui a aussi bonne grâce que vous.
Les fillettes transformaient ensuite l’argent récolté en pâtisseries et friandises qu’elles partageaient à l’occasion d’un goûter.
Pour certains, le nom du quartier de Marseille est issu de cette tradition pour d’autres, dont l’historien Alfred Saurel, il trouve son origine dans la « Vinea bello de mai « la vigne belle de nouveau.
La tradition se perpétue dans de nombreux villages notamment à Fourques près d’Arles
Sources : Dictionnaire des marseillaises par Renée Dray Bensousan – Les belles de mai deux siècles de mode à Marseille par Musées de Marseille
Marseille 30 avril 2021