Gabians et cormorans

«  Mes «  bébés gabians

Goéland ailleurs, gabian en Provence où vit l’espèce des goélands leucophées.

En cette année 2021, j’ai vu 2 couples couver, l’ un au bord d’un à-pic l’ autre sur un plat à proximité, se relayant pendant environ un mois.

Trois bébés sont nés vers la mi-mai sur les rochers de la Corniche à Marseille, tout près du Vallon des auffes, à côté du Bistrot plage (les anciens Bains Garcin)

Et puis, au matin du dimanche 6 juin 2021, j’ai aperçu, au même endroit, 2 nouvelles petites boules grises, de la taille d’un poussin, blotties contre un adulte.

Au fil des jours ils prennent de l’assurance, l’adulte s’éloigne, mais jamais trop, les bébés sont encore à protéger, à surveiller, à aider, à nourrir ; cette prise d’autonomie dure entre 15 jours et un mois.

Les adultes se relaient pour chercher la nourriture, les poussins réclament en piaillant , rapidement ils commencent à fouiller le sol, le gabian est un peu «  mange-tout « mais il privilégie la nourriture animale. Les parents vont continuer à les nourrir pendant 42 à 48 jours, jusqu’à leur envol.

Leur plumage va évoluer pendant 4 ans ; mes 2 plus jeunes ont encore leur duvet grisâtre, les 3 plus âgés ont déjà leur robe tachetée de brun, ils vont devenir ce que l’on appelle des grisards.

Au cours du premier hiver quelques plumes pâles vont apparaître sur la tête, le cou et la poitrine.

Au cours du deuxième hiver, on verra quelques plumes grises de la future robe adulte.

Pendant le troisième hiver, les plume grises s’étendront sur le dos et les ailes, le cou et la poitrine blanchiront, mais pas complètement.

Au quatrième hiver ils prendront presque totalement le plumage des adultes, tête cou et poitrine blancs, dos et ailes gris.

Ce matin 23 juin 2021, je remarque que les plus âgés se sont aventurés – à pied - un peu plus loin que leur périmètre initial ; sous la surveillance d’un parent, ils sont tous les 3 sur la terrasse du Bistrot plage, profitant de l’heure matinale où l’établissement n’a pas encore ouvert ses portes.

27 juin 2021 : les 2 jeunes continuent à piailler pour la nourriture, les 3 plus âgés ont pris leur envol hier et je les trouve l’un perché sur la toiture du Bistrot plage les 2 autres barbotant à l’entrée de l’anse des auffes.

2 juillet 2021 : les 3 plus âgés savent voler et nager mais pas encore autonomes pour trouver leur nourriture ils suivent les parents pas à pas en piaillant. Les 2 plus jeunes prennent de l’assurance, ils s’éloignent un peu de l’aire où ils sont nés et descendant sur les rochers en contrebas.

18 juillet 2021 : l’un des deux plus jeunes s’est élevé de quelques centimètres en agitant ses ailes

20 juillet 2021 : Les 2 jeunes sont de plus en plus autonomes, les parents les surveillent moins. Ils descendent de plus en plus bas sur leurs rochers , se baignent dans une flaque d’eau, , l’un des deux est plus hardi que l’autre, ce matin il est très proche de l’eau et fait une série de bonds en hauteur en agitant les ailes.

L’envol n’est pas loin !

22 juillet 2021 : ce matin les bébés ont vraiment décollé et c’était grand bain dans la grande mare Méditerranée. On ne va pas loin, jusqu’à la bouée, puis on remonte sur les rochers et on commence à se lisser les plumes pour sécher.

Je sais bien qu’on lutte contre la prolifération des gabians en les dissuadant de nidifier - leurs cris et leurs salissures sont des nuisances pour certains, on les dit agressifs – bien sûr ils protègent leurs petits mais, postée à moins d’un mètre d’un parent, je n’ai jamais été agressée, je me suis approchée peu à peu, je bouge peu, je lui parle, je le rassure, je l’apprivoise (le plus grand nombre de plaintes provient des 2 arrondissements résidentiels les plus recherchés de Marseille, qui ont aussi une vaste bordure littorale ).

Pour les dissuader on pose des grillages, des filets, des piques, on installe sur les toits des épouvantails représentant l’un des prédateur des goélands, c’est ainsi que de l’autre côté de ma rue trône un faux hibou Grand-duc.

Ces 5 là ont réussi à naître et à grandir, j’ai pu les observer chaque jour, et je leur souhaite une belle vie.

Les  cormorans

Dans le même secteur je peux observer un couple de cormorans, ceux de Marseille sont des cormorans huppés.

Je leur connais 2 rochers de prédilection entre la plage des Catalans et la calanque de Malmousque, où je peux les voir se reposer ou sécher leurs plumes, les ailes grandes ouvertes après la plongée  destinée à la recherche du poisson qui constitue l’essentiel de leur nourriture et peut durer jusqu’à 2 minutes en apnée à une vitesse incroyable qui les fait ressembler à des torpilles.

Eux aussi ont couvé (entre 3 semaines et 1 mois) se partageant les tours de garde, puis 2 petits sont nés, gardés au départ par un adulte ils seront nourris pendant 2 à 3 mois après quoi ils seront autonomes pour voler et nager .

23 juillet 2021 : ce matin sortie en famille, 5 cormorans dont des jeunes, nageaient de conserve dans l'anse de Malmousque.

Marie Louise BICAIS Marseille 23 juillet 2021