Henri ROUGIER - un pionnier

Louis Henri Marie ROUGIER naît à Marseille le 22 octobre 1876.

Son grand-père était boulanger, son père développe l’activité en créant une fabrique de biscuits pour la marine mais décède le 25 août 1879, Henri a seulement 3 ans. Sa mère prend les rênes de l’entreprise, elle décède en 1929 après avoir laissé vers 1909 la direction à son gendre Ferdinand MÉRY.

Henri, l’héritier, ne poursuit pas dans l’entreprise familiale, plus intéressé par les nouveautés techniques que sont le vélo, l’automobile et l’aviation.

Le vélo

Il devient tout d’abord célèbre comme coureur cycliste

L’automobile

Puis s’associe avec le constructeur automobile Turcat-Méry (Léon Turcat et Simon Méry), son garage les représente à Paris.

Dès le début du XXe siècle sa participation à des courses automobiles nationales et internationales sur des voitures Turcat-Méry lui permet de faire de la publicité pour la marque qu’il représente.

En 1904 il est le premier avec Marc Sorel à rallier Moscou depuis Paris au volant d’une Turcat-Méry.

En 1911 il est vainqueur du premier Rallye automobile de Monte Carlo sur Turcat-Méry.

Après la première guerre mondiale il fabrique quelques voitures «  Rougier «  sur châssis Turcat-Méry parmi lesquelles, pour le Duc de Montpensier une automobile " Turcat Méry Rougier " dont la plaque mentionne «  Constructeur Henri Rougier, type duc de Montpensier « sur un châssis d’avant guerre non terminé acheté par Rougier, doté d’un moteur d’avion déclassé. Vendue en 1997 elle est, depuis 2015 exposée au Musée national de l’automobile à Mulhouse après avoir connu de nombreuses pérégrinations et plusieurs propriétaires. Elle est classée au titre de Patrimoine mobilier.

Il poursuit, toujours avec succès, dans les courses automobiles notamment – deuxième au Grand prix de Corse sur Turcat-Méry en 1921 - Course de côte Limonest Mont Verdun sur Voisin qu’il remporte en 1922 – Grand prix d’Italie à Monza en 1922. Quelques abandons aussi, on ne gagne pas toujours !

L’avion

Dès 1908 il s’intéresse à l’aviation naissante, débute sur biplan Voisin et reçoit son brevet de pilote en 1909 ( brevet n° 11 délivré, à l’époque, à l’échelon mondial).

Dès lors et parallèlement aux courses automobiles, il participe à des meetings aériens à travers l’Europe, remporte des prix et bat des records.

En 1910 ses vols au dessus de la Méditerranée, non dépourvus de risques pour ces frêles avions, notamment un vol Monaco-Nice en haute altitude par temps venteux, le font connaître, ainsi qu’un premier prix sur distance globale et un second prix sur la «  plus longue distance sans s’arrêter «  au salon d’Héliopolis en Egypte. Ceci l’amène à être convié à participer à des meetings aériens en Californie, toujours sur son biplan Voisin.

A Berlin en octobre 1909 il remporte le prix d’altitude en s’élevant à 158 mètres !

En 1910 il s’associe avec l’ingénieur Antoine Odier et le pilote Raoul Vendôme qui, commandités par Léon Turcat, construisent un biplan motorisé par Turcat-Méry.

Lorsqu’il cesse ses courses automobiles et aéronautiques, il se consacre à son garage de Neuilly sur Seine avant de se retirer à La Valette près de Toulon. Il décède à Marseille le 22 juillet 1956.

Sources : AD13, Indicateur Marseillais, guide-automobiles-anciennes.com, philatélie-pour-tous.fr, M. Philippe Méry, POP Plateforme Ouverte du Patrimoine

Marie Louise BICAIS - Marseille 19 avril 2024