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Mes petites histoires de Marseille et de Provence

Les mamelouks de Marseille

Vers 1230 le sultan d'Egypte acheta des esclaves aux Mongols, leur donna une formation militaire et les intégra au corps des Mamelouks placé directement sous son autorité, celui-ci devint un corps d'élite.

En 1250 les mamelouks prirent le pouvoir et devinrent indépendants pendant deux siècles, jusqu'à l'invasion du pays par les Ottomans qui imposèrent la présence d'un pacha.

Mamelouks bataille Realisation_du_01-03-20 pour Canalblog

Avec le déclin de l'empire ottoman, les mamelouks reprirent peu à peu le pouvoir et, à l'arrivée des troupes de Bonaparte, l'Egypte était dirigée par un duumvirat mamelouk.

 

.Ce « ramassis d'esclaves » qui, aux yeux du général Bonaparte, « tyrannisaient depuis trop longtemps la plus belle partie du monde » fut défait un jour de juillet 1798, à la bataille des Pyramides. Victoire aux pyramides mais débâcle à Aboukir, Bonaparte revint en France et débarqua à Fréjus en 1799 ramenant avec lui le fidèle Roustan qui restera le plus célèbre des mamelouks.

L'armée française restée en Egypte fut ensuite battue à Canope le 21 mars 1801. L'armée égyptienne se rendit aux troupes anglaises le 31 mai 1801. Certains de ces Egyptiens, soldats mais aussi commerçants ou fonctionnaires choisirent d'émigrer et débarquèrent à Marseille où ils furent assignés à résidence dans un camp de réfugiés sur le Cours Gouffé avec interdiction de rejoindre Paris. Ceux issus de familles commerçantes surent nouer des liens avec la communauté commerçante arabophone de Marseille avec le soutien des autorités françaises. Dès 1815, avec la réduction des pensions versées, cette relative prospérité commença à décliner, ceux qui ne touchaient pas de pension apparurent comme «  indésirables « , certains furent déportés vers l'île Sainte Marguerite en 1815 . Une semaine après Waterloo la Terreur blanche sévit à Marseille et fit de nombreuses victimes parmi les réfugiés égyptiens, le village du Cours Gouffé fut incendié.

 

En 1800-1801 Bonaparte avait ordonné à son aide de camp le colonel Rapp de constituer un escadron composé de cavaliers choisis parmi ces réfugiés d'Egypte. Celui-ci vint donc les recruter à Marseille et ils furent intégrés dans l’escadron des mamelouks de la Garde impériale nouvellement créé, une unité de cavalerie légère qui fut en service dans l'armée française de 1801 à 1815.

Mamelouk exercice Realisation_du_01-03-20 pour Canalblog

Jadis on nommait «  Egyptien ou Egyptienne «  toute personne un peu basannée provenant d'une quelconque région du Moyen Orient, même les tsiganes tombaient sous cette appellation.. C'est pourquoi lorsqu'on parle de Mamelouks de Napoléon on les dit Egyptiens, ils ne l'étaient pas tous. On y trouvait des mamelouks d'Egypte, d'anciens soldats Syriens ou Coptes, des Arméniens, des Georgiens, des gens nés en Crimée, en Albanie, au Darfour, en Tunisie, en Palestine, en Perse, une population hétéroclite encadrée par des officiers Français.

http://assosehri.fr/dictionnairesbio/dictionnaire-des-mameloucks-de-la-garde-imperiale.pdf

 

Anna MALTHE fut l'un de ces Mamelouks de la Garde Impériale, né vers 1780 sur l’île de Malte. admis aux mamelouks de la Garde en l’an VIII où il servit comme brigadier. Admis aux réfugiés de Marseille en 1807. Son acte de décès du 26 juillet 1826 dit «  réfugié égyptien né à Malthe «  et l'acte de naissance d'un de ses enfants dit «  mameluck réformé de la garde impériale « 

Les mamelouks Realisation_du_01-03-20 pour Canalblog

Maltais d'origine, il ne s'est pas intégré aux " réfugiés " * du Cours Gouffé mais s'est rapproché de la communauté Maltaise de Marseille, suffisamment importante pour que, déjà en 1783 y ait eu un «  aumônier des Malthois« aussi nommé " Prêtre aumonier de la nation Malthaise " . Il y rencontrera Marie Magdeleine Velle, fille de Michel Vella un marin Maltais qui s'était fixé à Marseille en 1783. Ensemble ils auront 8 enfants ; leurs différentes adresses sont situées dans le quartier Saint Jean, dans les vieux quartiers de Marseille, jamais ils ne vivront dans le camp du Cours Gouffé, et il n'eut pas à souffrir des massacres de 1815. Huit enfants mais pas de mariage - déjà marié à Malte ou bien problème de religion ? Je n'ai pas la réponse mais Marie Magdeleine était la sœur de Josèphe Christine Velle mon ancêtre.

Voilà pourquoi je me suis intéressée aux mamelouks de Napoléon !

*  Réfugiés : c'est ainsi qu'on les a qualifiés, considérant les avoir " mis à l'abri " dans ce camp du Cours Gouffé.

 

Malthi décès Realisation_du_01-03-20 pour Canalblog

Sources - Bibliographie : AD 13 – Dictionnaire des Mamelouks de la Garde Impériale - Emmanuel Blanchard Les réfugiés d’Egypte – AM Cannes Les prisonniers de la Terreur blanche – Les Mamelouks une dynastie d’esclaves par Sylvie Denoix – Geo – Herodote – Institut de monde arabe – Revue Historique de l’armée Le massacre des Mamelouks en juin 1815

 

 

                                                                        Marie Louise BICAIS     Marseille 6 mars 2020

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