Pèlerinage des Saintes Maries de la mer
En l'an 40 après Jésus Christ les Juifs de Jérusalem chassent les Chrétiens et auraient abandonné à la mer Marie Jacobé sœur de la Vierge, Marie Salomé mère des apôtres Jacques et Jean, Lazare le ressuscité et ses sœurs Marie Magdeleine et Marthe, Maximin et Sidoine l'aveugle guéri par Jésus ; Sara la noire leur servante ne parvenant pas à les rejoindre, Marie Salomé jeta son manteau à l'eau et celui-ci se transforma en radeau.
Les flots les menèrent jusqu'au rivage de Camargue, au lieu appelé aujourd'hui les Saintes Maries de la mer. Là ils se séparèrent, Marthe partit à Tarascon, Marie Madeleine s'installa dans une grotte du massif de la Sainte Baume, Lazare alla évangéliser Marseille, Maximin et Sidoine se dirigèrent vers Aix en Provence, tandis que Marie Jacobé, Marie Salomé et Sara restaient en Camargue où elles furent ensevelies.
Une autre version dit que Sara la noire était une gitane déjà installée en Camargue qui, miraculeusement prévenue de l’arrivée de la barque, serait allée à leur rencontre, se dévêtant et jetant sa robe sur les flots afin de les rejoindre. C’est alors qu’elle aurait été baptisée.
Sara, est devenue la patronne des Gitans et son culte est admis par l’Eglise catholique.
Elle est évoquée dès 1357 dans un poème de Jean de Venette, Supérieur de l’ordre des Carmes en France et chroniqueur, qui narre l’histoire des Saintes et de Sarrette leur chambrière.
En 1967, Monseigneur de Provenchères archevêque d’Aix en Provence, disait « « Le culte de Sara est un culte immémorial. C'est pourquoi je le maintiens sous sa forme traditionnelle. ».
Sa statue est exposée dans la crypte, recouverte de très nombreux manteaux offerts par les Gitanes, on en dénombre une cinquantaine.
En 1448, lorsqu’on découvrit les dépouilles de Marie Jacobé et Marie Salomé, le Roi René fit démolir la chapelle édifiée sur le lieu de leur sépulture, fit creuser l’actuelle crypte et placer les reliques dans une chapelle haute.
Depuis ce temps un culte leur est voué qui a son apogée au moment de l'Ascension où les châsses des Saintes sont descendues de la chapelle haute vers le chœur de l'église
Le lendemain elles sont promenées dans les rues de la ville pour être conduites vers la mer, escortées d'Arlésiennes et de gardians.
Peu avant cette fête, des Gitans venus de toute l’Europe confluent vers la Camargue ; on peut voir une multitude de campements s’établir tant dans les Bouches du Rhône que dans le Gard, toujours les mêmes au fil des années. Jadis, moins nombreux, et n’ayant pas de roulottes, ils dormaient dans la crypte de Sara.
Le 24 mai est le jour des Gitans ; les premiers ont participé au pèlerinage en 1852, mais il a fallu attendre 1935 pour que le marquis Folco de Baroncelli, manadier en Camargue, et le Félibre Joseph d'Arbaud obtiennent que le 24 leur soit ouvert et que ce soit leur journée.
Après la messe dans l’église fortifiée en présence de l’archevêque d’Aix dont dépendent Arles et la Camargue, une procession escorte la statue et la châsse de Sara jusque dans la mer où la barque des Saintes, portée à bras d'hommes est aspergée rituellement
Le lendemain est voué aux saintes Marie Jacobé et Marie Salomé.
Le rituel est identique : messe, procession et bénédiction à la mer puis remontée des châsses.
Crédit photos : Dauphiné libéré – Avignon et Provence – Gilles Martin Raget
Marseille 21 mai 2021