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Mes petites histoires de Marseille et de Provence

Saints Adrien et Hermès, une église éphémère

 

Dans la première moitié du XIXe siècle, l’une des limites Sud de la ville de Marseille se situait Porte de Rome, au bout du Grand chemin de Rome qui lui même prolongeait la rue de Rome.

Ce lieu était encore dénommé Porte de Rome sur un côté et sur l’autre Place Castellane (nom du donateur du terrain le Marquis de Castellane Majastre) sur un plan de 1837.

Au delà c’était la campagne.

 

Sur un plan de 1842 on lit « Place Castellane «  et au delà, dans le prolongement du Grand chemin de Rome se trouve le tout début d’une voie dénommée Prado dont le nom a été suggéré par Anthelme Bernex, promoteur de la société «  Prado marseillais « , futur maire de Marseille. Cette nouvelle artère a été inaugurée le 16 novembre 1839 par le duc d’Orléans.

 

 

Un autre plan en 1860 met en évidence l’extension de la ville et montre un «  Cours du Prado «  allant de la Place Castellane jusqu’à un rond-point non nommé qui est notre actuel Rond Point du Prado, l’endroit où la voie bifurque à 90 degrés pour se diriger vers la plage.

D’autres rues sont tracées mettant en évidence un plan d’urbanisation en cours, toutefois les constructions sont encore assez limitées à un périmètre allant de la Place Castellane jusqu’à l’actuel boulevard Périer et, sur la partie arrière jusqu’au début du Chemin de Toulon où se trouvent des usines et des habitations ouvrières.

 

 

Urbanisation et densité de population suffisantes pour que le diocèse de Marseille décide d’y fonder un lieu de culte.

Monseigneur Eugène de Mazenod évêque de Marseille fait construire à l’angle du Prado et d’une rue qui sera nommée Saint Adrien, une église qui est érigée en paroisse de ville le 8 septembre 1857, placée sous le patronage des Saints Adrien et Hermès, martyrs marseillais morts vers l’an 290, dont les reliques étaient vénérées dans l’abbaye de Saint Victor.

La paroisse (l’église et sa circonscription) est reconnue officiellement par décret de Napoléon III le 3 mai 1859.

 

 

Par la suite l’église est agrandie «  et embellie dans la mesure convenable au culte et selon les besoins de la population « c’est ainsi qu’en 1876 la Commission Municipale vote des fonds pour son agrandissement.

 

 

Au début de XXe siècle, l’église étant devenue trop petite pour ce secteur qui se développe on décide en 1918 que la grande basilique en l’honneur du Sacré-Cœur, destinée à matérialiser le vœu fait par Monseigneur de Belsunce lors de la peste de 1720-1722, sera construite sur l’emplacement de l’église Saint Adrien plutôt que sur le site initialement prévu dans le quartier du Lazaret.

 

Saint Adrien est donc détruite en 1919 pour laisser la place au projet du Sacré Cœur. Elle aura eu, je pense, la plus courte existence de toutes les églises de Marseille : 62 ans !

 

Son orgue, dû à Beaucourt facteur d’orgues à Lyon est acquis en 1927 par l’église Sainte Thérèse d’Avila dans le quartier de la Belle de mai.

Celle-ci ayant été fermée en 2022 l’orgue restauré vient d’être installé et inauguré le 10 mars 2024 dans l’église Notre dame des neiges quartier de Bonneveine.

 

 

Sources : Plans sur Gallica – Mémorial de la paroisse des saints Adrien et Hermès - Jean Barragan Chargé de mission Orgues Ville de Marseille

 

Marie Louise BICAIS – Marseille 29 mars 2024

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