Saint Sauveur de Manosque

La basilique du Sauveur des hommes plus connue sous le nom de Saint Sauveur est située dans le quartier des Hébréards (des Juifs) à Manosque.

Elle existait déjà en l’an 900, dévastée par les Sarrazins, sa reconstruction fut décidée en 1179 ; la date d’achèvement est inconnue mais elle fut ouverte au culte en 1250 et consacrée en 1372 par l’évêque Ranulphe de Gorse.

Elle était au départ constituée d’une seule nef mais des agrandissements successifs l’amenèrent jusqu’aux trois nefs que nous connaissons aujourd’hui.

Sur la clé du dernier arceau près de la porte d’entrée on lit 1600 ce qui, à défaut d’une date précise, nous indique son époque de construction finale.

Son style est très sobre, roman dans ses structures inférieures, gothique dans les structures supérieures.

La tour du clocher de forme carrée à l’extérieur et ronde à l’intérieur avec un escalier hélicoïdal était restée inachevée, elle a été dotée d’un campanile en ferronnerie réalisé en 1725 par Guillaume Bounard, natif de Rians (Var) forgeron à Valensole pour la tour de l’horloge sise sur la place Saint Sauveur.

Cette tour ayant été détruite en 1862, le campanile fut placé en 1869 sur le clocher de l’église qui avait perdu le sien lors du tremblement de terre de 1708. Ce campanile en fer forgé a la particularité de ne comporter aucune soudure.

L’église fut donnée en 1261 au chapitre de Forcalquier capitale de Haute Provence par l’évêque Alain.

En 1438  elle était desservie par trois prêtres auxquels furent adjoints deux autres en 1448 en raison de l’accroissement de la population qui désertait les villages de la vallée.

En 1604 le nombre de prêtres fut porté à huit.

L’orgue, réalisé en 1625 par Esprit Maissonnier facteur de Cavaillon pour 400 livres tournois a été plusieurs fois restauré : en 1663 par un anonyme puis en 1812 par le marseillais Jacques Genoyer.

En 1815 il fut totalement reconstruit par Piantanida, facteur d’orgues lombard qui a réalisé celui de Notre Dame des Doms à Avignon. Il fut ensuite entretenu par diverses maisons de Paris, Roquevaire dans les Bouches du Rhône et Entrechaux dans le Vaucluse.

Diverses parties de cet orgue ont été classées comme «  objet des monuments historiques «  en 1908 et 1971.

La confrérie des Pénitents bleus, l’une des plus anciennes, avait son siège à Saint Sauveur.

En 1696 ils firent construire une chapelle attenante. Dissoute à la Révolution elle dut réorganisée lors du rétablissement du culte.

Après la Révolution Saint Sauveur reprend son titre de paroisse principale

Cette église et son clocher me sont particulièrement chers  car mon ancêtre Louis Bicais 1668-1738 fut le campanier de Saint Sauveur pendant 36 années.

Le campanier était le sonneur de cloches – campanes – qui sonnait pour appeler aux offices mais annonçait également les naissances sur la place principale ou précédait les convois funèbres en agitant une petite cloche. Il faisait aussi souvent office de bedeau et, à ce titre, signait en qualité de témoin les divers actes contenus dans le registre paroissial.

C’est ainsi que la signature de Louis Bicais m’a accompagnée tout au long de mes recherches dans les registres de Saint Sauveur de 1698 à 1734.

C’est son petit-fils Pierre Jacques, le menuisier, qui "  descendra "  vers Marseille où notre famille est toujours présente.

Sources :

Histoire civile, politique, religieuse et biographique de Manosque Basses Alpes par l’abbé Féraud.

Histoire de Manosque par Jean Colombi

Manosque de toujours, la ville aux quatre mains par Privat-Jean Molinier

Marie Louise BICAIS    Marseille 5 juin 2020