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Mes petites histoires de Marseille et de Provence

Adolphe Terris photographe

On présente volontiers ses photos pour illustrer des articles, des échanges sur les grands travaux réalisés à Marseille au XIXe siècle, très souvent en omettant de le citer. On connaît ses photos mais sait-on vraiment qui il était ?

Adolphe Terris est né le 16 septembre 1820, à Aix en Provence où son père Jean Baptiste Terris est serrurier.

 

Terris naissance Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

 

Lorsqu’il se marie à Aix en 1847 avec Claire Elodie Imbert il est libraire, domicilié 16 rue Noailles à Marseille (la rue Noailles est le prolongement de la Canebière entre le Cours Belsunce et l’actuel boulevard Dugommier)

Après une faillite et la vente à l’encan du contenu de sa librairie en 1852,

 

Terris faillite 1852 Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

 

il loue en 1856 une partie de ses locaux 27 place Noailles au photographe Ferdinand Vitagliano, lui même apparaissant toujours comme libraire dans l’Indicateur Marseillais. (La place Noailles était située à la jonction de l’actuelle rue Vincent Scotto et de la Canebière). Ils apparaissent dans l’indicateur Marseillais 27 Place Noailles, Terris comme libraire, Vitagliano comme photographe, jusqu’en 1861 ou un encart publicitaire les dit tous les deux photographes.

 

Terris publicité 1861 Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

En effet, Terris s’est intéressé à l’activité de son locataire et à cette invention récente appelée le «  daguerréotype « procédé découvert en 1835 par Louis Daguerre. En 1860 Terris est l’un des membres fondateurs de la Société Marseillaise de photographie et c’est dans son atelier que se tient la première exposition de photographie à Marseille.

Désormais photographe, Terris réalise des commandes privées telles que des portraits de famille, mais aussi des commandes provenant de certaines municipalités telles que Tarascon, Saint Chamas, Martigues, Cassis, La Ciotat,et bien entendu la Ville de Marseille qui, à l’instar de bien d’autres villes à cette époque, conscientes de l’importance de ces transformations et souhaitant valoriser leur action font appel à des photographes pour conserver un témoignage de leurs travaux.

C’est ainsi que Terris va réaliser des photos du patrimoine qui va être détruit par ces travaux ; grâce à lui nous avons le témoignage des vieilles rues et des édifices de Marseille, mais il rapporte également les aménagements en cours, c’est ainsi par exemple que nous connaissons les destructions entreprises pour le percement de la Rue impériale puis les étapes du percement et l’édification des immeubles adjacents. Il photographie le nouveau port de la Joliette puisque c’est pour les relier au centre-ville qu’a été percée la Rue impériale.

 

Terris Rue Impériale Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

Il témoigne aussi des grands travaux entrepris de l’autre côté du Vieux Port, sur ce littoral pour lequel des études et grands projets d’aménagement ont été effectués. Nous lui devons les vues du percement du Fort Saint Nicolas pour ouvrir le Boulevard de l’Empereur – futur Charles Livon – vues de l’élargissement de la Corniche qui n’était qu’un chemin de terre, la construction des viaducs du Vallon des auffes et de la Fausse monnaie, de nombreuses vues des carrières du Frioul.

N’oublions pas celles de la Place Castellane et le percement du boulevard Baille.

 

3 Construction du viaduc Realisation_du_27-03-22 pour Provenceetmoi

Il raconte aussi la construction des grands édifices dont la Préfecture, la nouvelle cathédrale de la Major, Notre Dame de la Garde, les Docks, le Château Borély, son parc et sa cascade, le «  Château d’eau «  futur Palais Longchamp et ses sculptures, l’aqueduc de Roquefavour, l’église des Réformés, sa première commande privée .

 

Terris Ptéfecture Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

                                                                                  La Préfecture

Il ne se contente pas de raconter les destructions ou constructions, il photographie également tous les engins utilisés pour ces travaux – engins terrestres mais également les bateaux utilisés pour le transport, les charrettes à chevaux transportant le matériel, les rails de chemins de fer, les échafaudages, mais aussi les ouvriers. Ce sont de véritables reportages. Tout ceci est réuni en différents albums.

 

Terris chariot de translation des blocs Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

 

Entre 1862 et 1881 a reçu 5 commandes de la Ville de Marseille.

Il a également travaillé pour le Club Alpin

Il décède à Marseille le 1er février 1879 en son domicile 4 Allées de Meilhan.

Terris signature 1847 Realisation_du_15-03-23 pour Provenceetmoi

 

Sources : AD13 – Photographies et mutations urbaines au XIXe siècle par Hélène Bocard

Marie Louise BICAIS - Marseille 17 mars 2023

 

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